Les Aveux ( d' après B. Cartland )

Didier tourna le dos à la jeune fille, laissant courir un regard vide par delà la fenêtre de la tourelle.
Je ne suis pas la Grande Âme que vous croyez, Syrilla. J’ai commis tous les forfaits imaginables. Formé à l’âpre école de la Rue et des Arts Graphiques, j’ai ruiné la vie de créations innocentes uniquement pour m’amuser.

Il reprend son souffle.
Je suis un homme débauché Syrilla. Pendant les sulfureuses années 80 du siècle dernier, je fus le mercenaire de la publicité. Un homme qui a traîné son Art dans le caniveau et l' a maculé de la boue de la réclame.


Il exprimait une telle haine de lui- même que les larmes lui vinrent aux yeux.
15 années durant lesquelles je me livre à toutes les vilenies ; Un moment, je relève le front. Je reprends la peinture et expose dans divers salons, biennales et galeries parisiennes. Jusqu’à me monter à Anvers ! Un moment d’exaltation, et c’est la rechute : je prends un agent et le cycle infernal reprend ; je retombe dans le vulgaire et me vautre dans le commun !

Il fait face à la jeune fille.
Et vous vîntes, si étrangère à cette bassesse Syrilla…si innocente, pure et magnifique.Pour vous, je veux retrouver la Lumière.Depuis 5 ans, je m’efforce de faire retraite de cette vie dissolue, je me tiens à distance et je peins.


Sa voix vibre lorsqu’il reprend avec acharnement:
Prenez-moi tel que je suis, Syrilla, et si vous ne le pouvez, vous devez sortir de ma vie, maintenant….et pour toujours.


Didier Van Sprengel est né en 1951, a fait des études d’arts graphiques, fut illustrateur pour la presse et la publicité. 
Il peint toujours.


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